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Méli Mélo
27 avril 2007

SANS ABRI ...

La belle saison n'est pas forcément celle des sans-abri. Avec la fin du plan hivernal, le volume de places d'urgence baisse. C'est le constat des associations, à Nantes. Qui pointent qu'ici, malgré la nouvelle loi, la situation ne s'améliore pas. : AFP photo. Jean-Philippe Ksiazek.

Toujours aussi révoltant....

Cherra

Le printemps ne brille pas pour les sans-abri

Déçus, mais pas démobilisés. Hier, ceux qui veillent sur le sort des sans-logis avaient le moral en berne. Ils s'indignent de la difficile sortie du plan hivernal.

Bar de l'Europe, place du Commerce. Ils sont quatre autour du café matinal. Deux Enfants de Don Quichotte, deux représentants du Casa . Un peu colères. Avril s'achève, et les militants ont décidé d'un commun accord, hier, de taper ensemble du poing sur la table. Considérant que l'heure est venue de s'inquiéter publiquement. Le plan hivernal s'est achevé le 30 mars, et avec l'arrivée du printemps, les gens sans logement retrouvent les longues nuits sans toit. « C'est la rue qui tue, ce n'est pas le froid », avait pourtant prévenu Albert Labat, de l'Écoute de la rue, cet hiver.

Les deux filles des Enfants de Don Quichotte, surtout, l'ont mauvaise.En janvier, leurs tentes rouges se déployaient place Royale, à deux pas. Un coup de projecteur médiatique qui dura onze jours. Onze jours à l'issue desquels les pouvoirs publics négociaient la levée du camp contre de très concrètes propositions. Mais fin avril, telle soeur Anne, Don Quichotte ne voit toujours rien venir. Le mouvement avait pourtant beaucoup espéré de la main tendue des pouvoirs publics. Et des nouvelles dispositions de la loi pour le droit au logement opposable, votée après l'action du canal Saint-Martin. Le texte fixe notamment la fin des plans hivernaux et le maintien, toute l'année, des places d'hébergement d'urgence.

Dans la liste des promesses, celle de la préfecture de mettre cinquante logements sociaux à disposition de résidents aptes à quitter les CHRS (Centres d'hébergements et de réinsertion sociale). Par ricochet, la manoeuvre libérerait autant de places pour le 115. Mais rien ne semble avoir abouti de ce côté-là.

Autre point délicat, la fermeture de la clinique de la Haute-Forêt. Propriété du conseil général, l'établissement doit être transformé en résidence universitaire. Les travaux ont été repoussés pour pouvoir disposer, cet hiver, de quatre-vingt places d'hébergement d'urgence. Depuis le 2 avril, le conseil général a récupéré son bien. Aucune solution de remplacement n'a été trouvée, et les quatre-vingts lits manquent cruellement. « La préfecture avait évoqué la possibilité d'investir une ancienne caserne, ou un bâtiment de l'Evêché... Mais là non plus, rien de neuf. » Et toujours un gros déficit de places d'urgence. L'Écoute de la rue, excédée par la situation, dépose aujourd'hui, devant les autorités, une pétition de 400 signatures de protestation. « C'est dramatique, fulmine Albert Labat. Les gens n'appellent même plus le 115, qui est saturé ! » Et quid des fonds alloués providentiellement par le Plan d'action renforcé, issu des nouvelles mesures gouvernementales ? « On a entendu parler d'une enveloppe de 1 895 000 € pour financer de nouveaux projets d'aide aux sans-abri », glisse le représentant du Casa. Les associations ont bien déposé leurs dossiers le 31 mars. Et depuis, plus de nouvelles. La somme devait également servir à financer l'élargissement des horaires d'ouvertures des centres d'accueil d'urgence. Pour l'instant, ce sont les structures qui avancent les frais. À Nantes, la nouvelle loi consécutive à l'action des Don Quichotte ne semble pas trouver les moyens de son application. Pour l'instant au moins.

Agnès CLERMONT.

(1) Le collectif d'aide aux sans-abri, qui regroupe trente-huit associations ou structures. Créé au début des années 80, le Casa est une véritable plate-forme d'échange d'informations, de veille sur la situation des SDF. C'est aussi une instance capable d'instaurer un vrai rapport de force pour interpeller les pouvoirs publics.

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